Qu'attendre de la COP16, la conférence des Nations unies sur la biodiversité, qui se tiendra en Colombie ?
La COP16, la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB), sera la première COP sur la biodiversité depuis l'adoption du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal lors de la COP15 en décembre 2022, qui s'est tenue à Montréal. À cette occasion, les Parties ont convenu de guider l'action mondiale pour la nature jusqu'en 2030. Ce plan comprend des actions concrètes pour stopper et inverser la perte de la biodiversité, notamment en protégeant 30 % de la planète et en restaurant 30 % des écosystèmes dégradés. Connu sous le nom de 30x30, ce cadre comprend 23 objectifs visant à inverser la perte d'habitats et d'espèces.
La CDB est un accord environnemental multilatéral qui promeut la nature tout en veillant au bien-être humain. Le traité a été rédigé en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio, et il est souvent considéré comme la convention sœur de la Convention des Nations Unies sur le climat. L'objectif de la COP sur la biodiversité est de promouvoir la protection, la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique à travers le monde.
Pour en savoir plus sur les différences entre la COP16 et la COP29, veuillez lire notre article.
Quand et qui participera à la COP16 ?
La COP16 se tiendra du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali, en Colombie, l'une des régions les plus riches en biodiversité au monde. La convention réunira des gouvernements de plus de 190 pays (à l'exclusion des États-Unis), des organisations observatrices, des communautés autochtones, des entreprises, des groupes de jeunes, des membres de la société civile, des universitaires et le grand public.
Quels sont les principaux sujets de discussion ?
À la COP16, les gouvernements devront examiner l'état de mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Les Parties à la Convention devront démontrer l'alignement de leurs Stratégies et Plans d'Action Nationaux pour la Biodiversité (SPANB) avec le Cadre. De plus, les Parties doivent finaliser et rendre opérationnel le mécanisme multilatéral de partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des informations de séquences numériques des ressources génétiques.
Les trois principaux domaines de discussion sont les suivants
1. Traduire le Plan pour la biodiversité en actions nationales résolues :
Au cours de la Convention, les Parties devront démontrer l'alignement de leurs Stratégies et Plans d'Action Nationaux pour la Biodiversité (SPANB) avec le Plan pour la biodiversité, qui comprend 23 cibles axées sur l'action à atteindre d'ici 2030. Le suivi, le reporting et l'examen de la mise en œuvre seront essentiels pour favoriser des progrès fondés sur des preuves. Consultez nos articles pour en savoir plus sur l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité et l'essor des crédits biodiversité.
2. Mobiliser et renforcer les moyens de mise en œuvre :
La mise en place de moyens d'implémentation adéquats, notamment en ce qui concerne les ressources financières, le renforcement des capacités techniques et scientifiques, ainsi que l'accès aux technologies et leur transfert, est essentielle à la mise en œuvre du plan en faveur de la diversité biologique. L'un des plus grands défis consistera à combler le déficit de financement de la biodiversité, qui s'élève à 700 milliards d'euros par an, et à soutenir les pays en développement, les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les pays à économie en transition. D'autant plus que les Parties ont des objectifs pour 2030.
3. Accélérer les progrès sur l'accès et le partage des avantages :
L'objectif de l'Article 15 est de s'assurer que l'accès et l'utilisation des ressources génétiques maximisent les avantages pour les utilisateurs, les fournisseurs, ainsi que pour l'écologie et les communautés où ces ressources se trouvent. Cela fait spécifiquement référence aux connaissances traditionnelles des peuples autochtones et des communautés locales (PACL). À la COP16, les Parties devraient s'accorder sur la mise en œuvre du mécanisme multilatéral de partage juste et équitable des avantages issus des informations de séquences numériques sur les ressources génétiques, y compris la création d'un fonds mondial. Des négociations en préparation à cet accord auront lieu à Montréal en août.
Pourquoi ClimateSeed estime-t-elle que la COP16 est importante ?
Aujourd'hui, nous faisons face à une crise de la nature où près d'un million d'espèces sont menacées d'extinction, beaucoup d'ici quelques décennies. Les écosystèmes souffrent, comme la forêt amazonienne à cause de la déforestation, et 85 % des zones humides, telles que les marais salants et les mangroves, ont disparu.
Chez ClimateSeed, nous croyons que des objectifs mondiaux convenus pour la nature sont cruciaux pour protéger notre planète de la perte de biodiversité et pour orienter nos efforts vers un avenir plus favorable à la nature. Les accords de Paris de 2015 ont fourni des directives pour lutter contre le changement climatique, de sorte que le Cadre mondial de biodiversité sur dix ans peut désormais stimuler les efforts de protection de la biodiversité, qui est aussi urgente que la crise climatique.
En soutenant des projets de réduction des émissions que ClimateSeed a soigneusement sélectionnés, les organisations ne s'attaquent pas seulement au changement climatique puisque ces projets évitent ou éliminent le carbone, mais protègent également des écosystèmes vitaux, tels que les forêts et les zones humides, y compris les tourbières et les mangroves. Si vous souhaitez en savoir plus sur la COP16, lisez notre article sur comment la COP sur la biodiversité diffère de la COP sur le climat.
Sources:
- Convention sur la diversité biologique
- Convention sur la diversité biologique - 3 domaines prioritaires
- La Conservation de la Nature
- La Conservation de la Nature - 30x30
- Nations Unies
- WCL
Foire aux Questions
Les entreprises, en particulier celles impliquées dans l'agriculture, la construction et l'extraction des ressources, devraient s'efforcer de minimiser leur impact sur les habitats naturels. Des stratégies telles que l'agriculture de précision, l'agriculture verticale et les pratiques forestières durables peuvent limiter la conversion de zones sauvages en terrains aménagés.
Pour en savoir plus, lisez notre article : comment les entreprises peuvent-elles la préserver ?
Les crédits de biodiversité sont liés aux crédits carbone volontaires, mais en sont distincts. Alors qu'un crédit carbone représente une tonne d'équivalent de dioxyde de carbone évitée ou retirée de l'atmosphère, les crédits de biodiversité représentent des unités de biodiversité restaurées ou préservées, qui peuvent présenter une variété de caractéristiques distinctives.
Pour plus d'informations, lisez notre article : L'essor des crédits de biodiversité
La COP sur le climat et la COP sur la biodiversité servent toutes les deux de plateformes pour relever deux défis environnementaux mondiaux interconnectés mais distincts - le changement climatique et la perte de biodiversité - qui trouvent tous les deux leur origine dans les engagements pris lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992.
Pour plus d'informations, lisez notre article : La COP sur la biodiversité : En quoi est-elle différente de la COP sur le climat ?
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