Qu’est-ce que l’ESG ? Enjeux, définition et critères

10 min
6 juin 2025 11:32:51
Qu’est-ce que l’ESG ? Enjeux, définition et critères
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Quelle est la définition de l'ESG ? 

De plus en plus d’investisseurs  s’appuient sur l’ESG pour orienter leurs décisions. En 2023, 78 % des professionnels du capital-investissement déclaraient que la performance ESG était alignée avec leurs objectifs de rendement, selon une étude de PwC. L’ESG s’impose aujourd’hui comme un outil stratégique pour piloter une stratégie d’investissement plus responsable et renforcer la résilience des organisations face aux enjeux futurs.

L’ESG repose sur trois piliers majeurs : l’Environnement, le Social et la Gouvernance. Ces critères permettent de mesurer la manière dont une entreprise prend en compte les grands enjeux durables dans ses activités et dans sa stratégie de développement. À l’heure où la réglementation européenne impose une transparence accrue sur les impacts non financiers notamment via la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) intégrer les critères ESG devient un impératif stratégique.

Ces indicateurs s’adressent aux investisseurs, aux consommateurs, aux parties prenantes internes, mais aussi aux régulateurs qui attendent des entreprises une transformation en profondeur de leur modèle.

Les 3 dimensions de l'ESG

La dimension environnementale (E)

Elle concerne les actions des entreprises pour réduire leur impact écologique : empreinte carbone, gestion des déchets, usage raisonné des ressources et émissions polluantes. Elle inclut aussi la préservation de la biodiversité, l’adoption d’énergies renouvelables et la lutte contre la déforestation

ClimateSeed est une entreprise engagée dans l'action climatique, qui aide les organisations à prendre des mesures au sein de leur chaîne de valeur et au-delà. Soutenue par le fonds d'impact d'AXA Investment Managers, elle est le partenaire de confiance des organisations qui souhaitent contribuer à la neutralité carbone mondiale. ClimateSeed offre deux services :

  • Measure et réduction de l'emprente carbone: Grâce à la plateforme GEMS et à l'expertise de ses consultants, ClimateSeed facilite la collecte de données, la collaboration et les calculs automatisés selon des normes reconnues (GHG Protocol, Carbon Footprint®, ISO 14064). Cela permet de développer des stratégies de réduction en ligne avec les objectifs basés sur la science (SBTi).

  • Contribution aux projects de séquestration et d'évitement du carbone: ClimateSeed soutient la participation à des projets générant des crédits carbone, en garantissant la traçabilité, la transparence et la gestion des risques, en accord avec les  Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par l’ONU.

La dimension sociale (S)

Elle mesure l’impact humain de l’entreprise, tant en interne qu’au sein des communautés. Cela inclut le traitement des salariés, les conditions de travail, la santé (physique et mentale), l’égalité des chances, la diversité et l’inclusion. Ce pilier couvre aussi le dialogue social, la formation, la qualité des produits et la transparence envers les consommateurs. Il prend en compte les relations avec les parties prenantes (ONG, fournisseurs, collectivités) et l’ancrage local.

La dimension de gouvernance (G)

Elle évalue la manière dont l’entreprise est dirigée, en s’appuyant sur des principes comme la transparence, la lutte contre la corruption et la gestion des risques. Elle examine la composition du conseil d’administration, la cohérence de la rémunération des dirigeants, ainsi que l’existence de contrôles internes (audits, politiques anti-corruption, dispositifs de signalement). Les entreprises sont aussi évaluées sur la transparence de leurs choix stratégiques, leurs pratiques de lobbying ou leurs contributions politiques, ainsi que leur capacité à éviter les conflits d’intérêts. Une gouvernance efficace renforce la confiance des investisseurs tout en réduisant les risques juridiques, financiers et réputationnels.

Comment intégrer l'ESG dans une entreprise ? 

L’intégration des critères ESG dans une entreprise ne se fait pas du jour au lendemain. 

  1. Évaluer les impacts actuels
    La première étape consiste à réaliser un diagnostic ESG. Cela inclut l’analyse des pratiques environnementales (consommation d’énergie, émissions, gestion des déchets), sociales (conditions de travail, diversité, relations avec les communautés), et de gouvernance (transparence, contrôle interne, éthique). Ce bilan permet d’identifier les forces et les axes d’amélioration.

  2. Définir des objectifs mesurables
    À partir du diagnostic, l’entreprise fixe des objectifs clairs et quantifiables, en lien avec les enjeux ESG les plus pertinents pour son secteur. Par exemple : réduire de 30 % ses émissions de CO₂ d’ici 2030, atteindre la parité hommes-femmes dans les instances dirigeantes, ou publier un rapport de gouvernance annuel.

  3. Mobiliser les parties prenantes
    Les salariés, les fournisseurs, les clients, les actionnaires, mais aussi les collectivités et ONG locales doivent être impliqués dans la démarche. La communication, la formation et le dialogue sont des leviers essentiels pour favoriser l’adhésion et la co-construction des solutions.

  4. Suivre et ajuster les actions
    Enfin, il est essentiel de suivre régulièrement les indicateurs ESG, de mesurer les progrès réalisés et d’ajuster les actions en conséquence. Des outils comme les rapports de durabilité, les audits internes ou les certifications externes (ex. : ISO 14001, B Corp) peuvent accompagner cette phase.

Pourquoi l'ESG est-il important pour les entreprises ?

Selon une étude menée par Deloitte et la Fletcher School (2024) auprès de plus de 1 000 professionnels de l’investissement, 79 % des investisseurs déclarent avoir mis en place une politique d’investissement durable, contre seulement 20 % cinq ans plus tôt. Ce basculement s’explique par des motivations concrètes : exigences réglementaires (39 %), amélioration des performances financières (36 %), et pression des parties prenantes (34 %). L'intégration de critères ESG devient ainsi un levier stratégique pour gagner la confiance des investisseurs, attirer les talents et mieux anticiper les risques à long terme. Elle est également essentielle pour se conformer aux nouvelles obligations de reporting comme la CSRD en Europe.

Au-delà de l’image, une politique ESG rigoureuse devient aujourd’hui un véritable accélérateur d’accès au financement. Les investisseurs privilégient les organisations capables de démontrer leur engagement durable et leur capacité à gérer les risques sur le long terme.
En 2024, par exemple, la start-up française La Belle Forêt a levé 1,8 million d’euros auprès d’EDF via la vente de crédits carbone issus de projets de préservation forestière, illustrant l’attrait croissant pour les projets à fort impact environnemental. De même, des groupes comme  L’Oréal , régulièrement salués pour la qualité de leur performance ESG Médaille Platine EcoVadis, validation SBTi, 97 % d’énergie renouvelable bénéficient d’une forte attractivité auprès des investisseurs, avec une capitalisation boursière atteignant 182,6 milliards d’euros fin 2024.

Ces exemples démontrent que l’ESG ne se limite plus à un exercice de conformité ou de communication : il s’impose comme un vecteur stratégique de compétitivité et de création de valeur durable.

Par ailleurs, l’ESG renforce la réputation et la crédibilité des entreprises auprès de l’ensemble des parties prenantes. Une démarche claire et cohérente en matière d’ESG projette une image responsable, transparente et engagée des qualités de plus en plus recherchées sur un marché en constante évolution. L’ESG constitue aussi un levier de gestion des risques climatiques, réglementaires, sociaux ou liés à la gouvernance. En adoptant une approche préventive, les entreprises anticipent les évolutions réglementaires, limitent leur exposition à des controverses et consolident leur stabilité opérationnelle.

Enfin, répondre aux attentes croissantes des consommateurs, partenaires commerciaux et collaborateurs en matière d’engagement durable devient un enjeu majeur. L’ESG agit alors comme un puissant moteur d’attractivité, de fidélisation et d’innovation, dans un contexte où les valeurs éthiques et environnementales influencent directement les décisions d’achat, les partenariats et les choix de carrière.

Ce graphique illustre la répartition sectorielle des entreprises ayant adopté des pratiques ESG (environnementales, sociales et de gouvernance). Il permet de visualiser quels secteurs s'engagent le plus dans des démarches responsables. 

Quels défis les entreprises rencontrent-elles en matière d’ESG ?

Adopter une démarche ESG est une réelle opportunité stratégique. Mais pour être crédible, elle implique aussi de surmonter plusieurs défis concrets : exigences réglementaires, investissements importants, risque de greenwashing, difficulté à mesurer l’impact… Autant de challenges que les entreprises doivent anticiper pour rester performantes et responsables.

  1. Se conformer à un cadre réglementaire en constante évolution
    La réglementation autour de l’ESG, notamment avec la mise en œuvre de la CSRD en Europe, impose aux entreprises des exigences croissantes en matière de transparence. Il ne s'agit plus seulement d’afficher des engagements, mais de fournir des données extra-financières précises, auditées et comparables. Adapter ses processus internes pour répondre à ces obligations demande une vigilance continue et une solide organisation.

  2. Mobiliser les ressources nécessaires
    Mettre en place une démarche ESG crédible suppose des investissements conséquents : audits carbone, formation des collaborateurs, refonte des chaînes d'approvisionnement, digitalisation du reporting… Ces coûts peuvent représenter un frein, notamment pour les structures de taille moyenne, même si, à terme, ils renforcent la compétitivité et l'attractivité de l’entreprise.

  3. Éviter le piège du greenwashing
    Face à la pression du marché et des consommateurs, certaines entreprises peuvent être tentées d’embellir leur communication sans transformer en profondeur leurs pratiques. Ce risque de greenwashing expose à une perte de confiance durable, à des sanctions juridiques et à une atteinte à la réputation difficilement réversible. La cohérence entre les engagements annoncés et les actions menées est donc primordiale.

  4. Mesurer et démontrer l'impact réel
    Un des défis majeurs de l'ESG réside dans l’évaluation de l’efficacité des actions. Contrairement aux indicateurs financiers, les impacts environnementaux et sociaux sont plus difficiles à quantifier. L'absence d'un standard universel complique encore l’exercice, bien que des référentiels comme le Global Reporting Initiative (GRI) contribuent à structurer la mesure et la comparaison des performances extra-financières.

Comment mesurer les performances ESG ?

Pour mesurer les performances ESG, les entreprises s’appuient sur une combinaison d’indicateurs, d’outils de reporting et de cadres de référence internationaux.

  1. Des indicateurs ESG concrets et mesurables

Les entreprises évaluent leurs performances ESG à travers une série d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs, adaptés à leur activité et à leurs enjeux spécifiques. Parmi les plus courants :

  • Environnement : émissions de CO₂ (Scope 1, 2 et 3), consommation d’énergie et d’eau, taux de recyclage des déchets, empreinte sur la biodiversité.
  • Social : taux d’accidents du travail, parité hommes/femmes dans les instances dirigeantes, rotation du personnel, taux de satisfaction employé, nombre d’heures de formation.
  • Gouvernance : indépendance du conseil d’administration, transparence des rémunérations, dispositifs de lutte contre la corruption, nombre de signalements éthiques traités.
  1. Les rapports RSE et les audits externes

La publication d’un rapport RSE ou de durabilité est devenue une pratique standard, voire une obligation pour de nombreuses entreprises européennes. Ce rapport présente les engagements ESG de l’organisation, les actions entreprises, ainsi que les résultats atteints. Pour en garantir la fiabilité, certaines entreprises font appel à des auditeurs externes indépendants.

De plus en plus d’organisations adoptent des outils technologiques (comme Datamaran, EcoVadis, Greenly ou des ERP intégrant des modules ESG) pour automatiser la collecte, l’analyse et la consolidation des données.

  1. Les frameworks de référence

Pour structurer leur reporting, les entreprises s’appuient sur des cadres méthodologiques reconnus à l’échelle internationale, parmi lesquels :

  • GRI (Global Reporting Initiative) : fournit des normes détaillées pour divulguer les impacts économiques, environnementaux et sociaux

  • SASB (Sustainability Accounting Standards Board) : propose des normes sectorielles axées sur la matérialité financière, permettant aux entreprises de communiquer sur les enjeux ESG pertinents pour leur secteur.

  • CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : la directive européenne impose à de nombreuses entreprises de publier un reporting de durabilité standardisé, fondé sur les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Elle marque un tournant vers une intégration systématique des enjeux ESG dans la stratégie d’entreprise.

  • Taxonomie européenne : ce règlement classe les activités économiques selon leur contribution aux objectifs environnementaux de l’UE. Il permet d’évaluer la durabilité des activités selon des critères techniques précis.

  • SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) : ce règlement européen impose aux acteurs financiers de communiquer sur les impacts ESG de leurs produits et investissements. Il vise à renforcer la transparence et à orienter les flux financiers vers des activités durables.

Quelles initiatives concrètes illustrent l’ESG ?

Partout dans le monde, des entreprises mettent en œuvre des actions ESG pour concilier performance économique, impact social et respect de l’environnement. Ces initiatives inspirent d’autres acteurs à adopter des standards plus exigeants.

  1. Réduction des émissions carbone
    De plus en plus d’entreprises s’engagent à limiter leur empreinte environnementale. Par exemple, Schneider Electric, spécialiste de la gestion énergétique, a mis en place un programme ambitieux visant la neutralité carbone sur l’ensemble de sa chaîne de valeur d’ici 2050. L’entreprise propose également des solutions pour aider ses clients à réduire leurs propres émissions, amplifiant ainsi son impact positif.

  2. Promotion de la diversité et de l’inclusion
    L’ESG ne se limite pas à l'environnement. LVMH, acteur majeur du luxe, a lancé plusieurs initiatives pour promouvoir la diversité au sein de ses équipes, notamment par la signature de la Charte de la Diversité et des objectifs précis en matière de parité hommes-femmes dans les postes de direction. Ces politiques renforcent l’attractivité de l’entreprise et créent un environnement de travail plus équitable.

  3. Renforcement de la gouvernance
    La gouvernance est un pilier clé de l’ESG. Danone a par exemple intégré les enjeux sociaux et environnementaux dans ses statuts en adoptant la qualité de "société à mission" en 2020. Cette évolution impose à l’entreprise d’aligner sa stratégie avec des objectifs de responsabilité à long terme, contrôlés par un comité de mission indépendant.

Ces exemples montrent que l’ESG, loin d’être un effet de mode, transforme en profondeur les pratiques des entreprises. En affichant des résultats concrets et mesurables, ces initiatives créent une dynamique d’entraînement qui pousse d’autres acteurs économiques à s’engager à leur tour dans des démarches durables et responsables.

Démarrez votre stratégie de décarbonation

Chez ClimateSeed, nous accompagnons les entreprises dans chaque étape de leur démarche climatique, avec des solutions concrètes et éprouvées :

  1. Réalisez votre bilan carbone

    Mesurez précisément vos émissions de gaz à effet de serre (Scopes 1, 2 et 3) grâce à notre approche hybride combinant technologie et conseil.
    Notre plateforme GEMS (GHG Emissions Management Software), couplée à l'accompagnement de nos consultants, vous aide à identifier les principaux postes d’émissions liés à vos activités, vos produits et votre chaîne de valeur. Ce diagnostic rigoureux constitue la première étape clé vers une stratégie climat structurée, réaliste et alignée avec les trajectoires net zero et les normes de référence (GHG Protocol, Bilan Carbone®, ISO 14064, SBTi).


  2. Engagez des actions de réduction

    Sur la base du bilan carbone, nos consultants carbone peuvent vous aider à co-construire avec vos équipes une feuille de route climat, intégrant des actions de réduction progressives, priorisées selon leur impact et leur faisabilité. Notre approche s’appuie sur les référentiels reconnus (SBTi, GHG Protocol) et vise des résultats concrets.

  3. Agissez au delà de votre chaîne de valeur via l'achat de crédits carbone de qualité

    Certaines émissions résiduelles sont inévitables à court terme. C’est pourquoi nous vous aidons à contribuer à la neutralité carbone mondiale en soutenant des projets de réduction ou de séquestration des émissions au-delà de votre chaîne de valeur (beyond value chain mitigation, SBTi). Nous sélectionnons rigoureusement nos projets partenaires ( reforestation, agriculture régénérative, énergies renouvelables, etc. ) pour leur impact environnemental et social démontré, en conformité avec les standards internationaux les plus reconnus (Verra, Gold Standard…).

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