Secteur logistique : quel est l'impact environnemental du Black Friday en Europe ?
Sommaire
1. Pourquoi la logistique explose elle pendant le Black Friday ?
2. Le pic de consommation pendant le Black Friday
3. L'augmentation des émissions de CO₂ liées au transport pendant la semaine du Black Friday
4. Les enjeux et défis du secteur de la logistique
5. Les stratégies pour réduire l’impact du secteur de la logistique
Chaque année, le Black Friday et les fêtes de fin d’année génèrent un emballement logistique sans précédent. Entre pics de livraison, hausse des émissions de CO₂ et pressions sur les flottes, l’impact environnemental est important. Voici un aperçu des tendances observées en France, en Europe et en Italie, ainsi que des pistes pour réduire cet impact.
Pourquoi la logistique explose elle pendant le Black Friday ?
Derrière chaque « offre incontournable », se cache une chaîne logistique sous forte pression. Les achats en ligne génèrent des emballages, des passages par des hubs et des entrepôts, ainsi que des milliers de kilomètres parcourus avant la livraison finale.
- En France, selon La Poste, 1,5 million de colis sont livrés chaque jour en période normale. Ce chiffre peut atteindre jusqu’à 3 millions de colis par jour en novembre et décembre. En 2024, 100 millions de Colissimo ont été triés et livrés sur cette période [1].
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En Italie, selon le Delivery Index 2024 de Netcomm et Poste Italiane, les volumes journaliers peuvent dépasser 5 millions de colis par jour, surtout après le Black Friday et pendant la semaine précédant Noël.
Les données sectorielles montrent qu’une hausse de la demande entraîne mécaniquement plus de trajets, davantage de temps moteur allumé et une forte augmentation de la consommation de carburant. Pendant le Black Friday, cette suractivité peut se traduire par une augmentation des émissions de CO₂ et de carburant pouvant atteindre jusqu'à 6 % par rapport aux périodes précédant et suivant le pic [2].
Le pic de consommation pendant le Black Friday
Le Black Friday 2024 illustre bien l’ampleur du pic de consommation qui pèse sur le secteur de la logistique pendant cette période. En 2024, 80 % des Français ont effectué des achats pendant le Black Friday, avec une forte présence des 18-34 ans (83 %) [3].
Les achats se sont intensifiés en magasin comme en ligne : 12 millions de visiteurs ont été comptabilisés dans les centres commerciaux le samedi 30 novembre 2024, tandis que les transactions en ligne ont augmenté de 11 %, dont 70 % réalisées sur smartphone. Malgré cette hausse des volumes, les dépenses totales ont reculé de 4 %, signe d’une recherche plus stratégique des bonnes affaires.
Sur cette période, les géants du e-commerce restent les grands bénéficiaires. En France, Amazon a attiré 8,6 millions de visites, loin devant Cdiscount, Fnac.com ou AliExpress (environ 2 millions de visiteurs respectifs). Certains secteurs explosent pendant cette période, notamment l’équipement de la maison, qui a généré 808 millions d’euros, soit +149 % par rapport à une semaine moyenne. Ces tendances confirment que le Black Friday reste un moment clé pour les achats et un facteur majeur de surcharge pour les réseaux logistiques.
L'augmentation des émissions de CO₂ liées au transport pendant la semaine du Black Friday
En Europe, le transport routier des marchandises vers les entrepôts et magasins émet plus d’1 million de tonnes de CO₂ pendant la semaine du Black Friday, soit +94 % par rapport à une semaine moyenne [4]. La pollution supplémentaire générée en une semaine équivaut aux émissions annuelles de tous les camions en Bulgarie, ou environ 3 500 allers-retours entre Paris et New York.
Par exemple en Italie, jusqu’à 500 000 tonnes de CO₂ sont émises en quelques semaines, tandis que les camions sillonnent le continent pour répondre à la demande des consommateurs en ligne et en magasin.
Les enjeux et défis du secteur de la logistique
Ce secteur fait face à plusieurs défis :
- La gestion des pics de demande.
- L'électrification limitée des flottes de véhicules.
- La complexité du suivi des émissions liées au Scope 3.
Les données des partenaires logistiques sont souvent fragmentaires, les trajets réels diffèrent des prévisions, et l’absence de systèmes intégrés de mesure entraîne des erreurs dans le reporting environnemental.
Pour pallier ces limites, les entreprises peuvent utiliser des méthodologies reconnues internationalement telle que le GHG Protocol.
Des documents tels que le GHG Protocol – Technical Guidance for Scope 3 et le GHG Protocol – Corporate Standard fournissent des lignes directrices opérationnelles pour le calcul des émissions liées au transport, permettant d’utiliser différents approches méthodologiques : extrapolation à partir d’échantillons, estimations sectorielles, calcul basé sur les données financières avec facteurs d’émission monétaires, et extrapolation statistique à partir d’un échantillon représentatif de fournisseurs similaires.
Ces outils permettent aux entreprises d’obtenir une vision fiable de leur impact même en l’absence de données complètes, assurant transparence et précision dans le reporting.
Les stratégies pour réduire l’impact du secteur de la logistique
Des solutions existent pour le secteur de la logistique, malgré les difficultés par exemple, l'optimisation des trajets, consolidation des livraisons et l'adoption de véhicules électriques ou hybrides sont des pratiques en expansion. Également, l’analyse de données via l’intelligence artificielle permettent d’anticiper les pics et de réduire les temps de moteur allumé par exemple.
L’attention aux chaînes d’approvisionnement durables et aux options de livraison « green », notamment sur les derniers kilomètres, croît parallèlement, tout comme le besoin de consultants spécialisés et d’outils digitaux pour calculer précisément les émissions Scope 1, 2 et 3. Chez ClimateSeed, nous pouvons vous aider à mesurer et réduire ses émissions, n'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur notre accompagnement.
Dans les 3 à 5 prochaines années, le secteur logistique pourrait adopter un modèle plus durable en privilégiant des fournisseurs locaux pour réduire les distances parcourues, en intégrant des critères ESG dans le choix des partenaires, et en optimisant les emballages, les commandes et les entrepôts afin de réduire les temps de stockage.
Conclusion
La logistique a un impact environnemental encore plus marqué pendant le Black Friday. Mesurer avec précision les émissions de transport est le premier pas pour élaborer des stratégies efficaces de réduction.
Les pics saisonniers augmentent la consommation, mais offrent aussi l’opportunité d’innover : de l’usage intelligent des données à la transition vers des flottes durables, la technologie peut guider une logistique plus efficiente. Le secteur fait face à un défi historique, mais également à une chance concrète de conduire la transition vers une économie à faibles émissions.
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