Dans la course mondiale vers la neutralité carbone, les entreprises sont de plus en plus appelées à adopter une stratégie climatique globale. Selon des organismes scientifiques de référence comme le Science Based Targets initiative (SBTi), l'atteinte d'objectifs de Net-Zero nécessite une double approche : réduire massivement les émissions internes et simultanément, contribuer financièrement à l'action climatique en dehors de sa chaîne de valeur.
Selon le SBTi’s Net-Zero Standard, trois étapes clés doivent être adressées :
Voir notre guide sur la communication pour plus de détails.
Ces actions BVCM sont essentielles. Loin d'être un substitut à la décarbonation, elles agissent en parallèle pour générer un impact positif immédiat sur le climat. L'Ecosystem Marketplace confirme d'ailleurs que les entreprises investissant dans ces crédits sont souvent les leaders de la décarbonation, plus susceptibles de fixer des objectifs basés sur la science et de réduire leurs émissions.
La question centrale devient alors : comment déterminer le montant à allouer à ces contributions BVCM ?
Avant de fixer un budget, l'approche doit être qualitative. Pour maximiser l'efficacité de la contribution BVCM, l'approche portefeuille s'impose comme la méthode la plus stratégique. Cette stratégie permet de :
L'approche portefeuille revêt donc également, en plus de tous les points mentionnés, un atout budgétaire. En effet, cette approche permet de s'assurer du soutien de plusieurs projets ambitieux aux impacts variés tout en respectant un budget défini. Ceci étant dit, elle impose donc de définir un budget annuel et/ou pluriannuel afin de soutenir l’action immédiate et idéalement l’investissement sur le long terme dans ces solutions.
Pour plus d'informations sur les différentes options de financement des crédits carbone, veuillez consulter notre blog.
Pour traduire cette intention stratégique en chiffres, le SBTi reconnaît trois grandes approches pour déterminer l'engagement financier BVCM. Elles offrent chacune des avantages et des inconvénients selon la maturité climatique et la capacité financière de l'entreprise :
Cette méthode est la plus simple en termes de calcul. Elle consiste à faire correspondre chaque tonne de CO₂ émise avec une tonne de CO₂ réduite ou séquestrée par l'achat de crédits carbone. L’avantage majeur est qu’elle avance une crédibilité climatique maximale. Cependant, elle exclut toutes les données hors carbone et réduit donc l’action climatique à une donnée chiffrée. De plus, elle est très coûteuse pour les entreprises dont les émissions résiduelles (non encore réduites) sont importantes. Le budget étant directement lié aux émissions résiduelles et non à un montant fixe. Une émission résiduelle de 100 tonnes implique l'achat de 100 crédits. Elle pousse donc les acteurs à soutenir des projets dont le prix unitaire est faible, ce qui traduit parfois (même si ce n'est pas forcément) leur manque de qualité et empêche le soutien à des projets plus innovants dont le prix est souvent plus élevé.
Cette approche définit un coût fixe à allouer par tonne de CO2 émise (par exemple, 10 € par tCO2e). L'entreprise dépense un montant basé sur son niveau d'émissions, en appliquant un prix unitaire prédéfini. L’avantage réside dans sa prévisibilité budgétaire. De plus, c'est une approche privilégiée, car elle est davantage liée à l'idée de contribution carbone qu'à la simple compensation. Elle permet souvent l'achat de crédits de meilleure qualité (et plus chers) sans être contrainte par le volume exact des émissions. Mais elle peut entraîner un sous-financement si les prix des crédits (notamment ceux de haute qualité) augmentent.
Cette méthode est la plus flexible : l'entreprise met de côté une somme d'argent fixe, souvent définie comme un pourcentage du chiffre d'affaires, des bénéfices, ou des coûts d'investissement. L'engagement financier est déconnecté du volume d'émissions. Cette approche est évolutive et flexible, elle est idéale pour les entreprises qui souhaitent un engagement stable et facile à intégrer dans leur planification financière, mais qui doivent veiller à ce que l'impact de ce montant soit toujours maximal. Cependant aucun alignement n’est garanti avec le volume réel d'émissions, ce qui peut ralentir la décarbonation des entreprises dans leur chaîne de valeur.
Chez ClimateSeed, nous recommandons l'approche portefeuille, idéalement combinée à la méthode Money-for-Tonne. Cette combinaison stratégique offre plusieurs avantages. Elle permet à l'entreprise de définir un montant de dépense basé sur son niveau d'émissions tout en maintenant une prévisibilité budgétaire. L'approche portefeuille permet d'assurer la diversification des projets soutenus en termes d'impacts, de typologies et de géographies, tout en restant dans l'enveloppe budgétaire définie.
En effet, la diversification permet d'équilibrer les coûts unitaires. Le soutien à un projet de biochar en Europe, par exemple, dont le prix unitaire serait supérieur à 150 €, peut être contrebalancé par le soutien à un projet de cuisson propre en Afrique, où le coût de la tonne équivalent CO2 se rapproche davantage de 7 €.
Pour plus d'informations sur les raisons pour lesquelles la création d'un portefeuille de projets carbone améliore votre contribution à la lutte contre le changement climatique, veuillez consulter notre blog.
L'action climatique hors chaîne de valeur n'est plus une option, mais un pilier fondamental de la stratégie Net-Zero. Le choix de la méthode de budgétisation — Tonne-for-Tonne, Money-for-Tonne, ou Money-for-Money — dépendra de l'équilibre recherché entre la prévisibilité budgétaire et la crédibilité climatique de l'entreprise.
Quel que soit le modèle retenu, l'intégration d'une approche portefeuille et d'un engagement pluriannuel est cruciale pour assurer que la contribution financière se traduise par un impact réel, durable et aligné sur les objectifs de l'entreprise et les besoins urgents du climat.
Pour plus d'informations sur les raisons pour lesquelles les crédits carbone à haute intégrité redéfinissent les contributions climatiques, veuillez consulter notre blog.
Sources: