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Comparatif des crédits carbone : prix et standards en Septembre 2025

Rédigé par ClimateSeed | 8 sept. 2025 11:45:44

Face à l'urgence climatique et aux engagements croissants vers la neutralité carbone planétaire, de plus en plus d’entreprises s'engagent dans des démarches de contribution climatique via le marché carbone volontaire (Voluntary Carbon Market ou VCM en anglais). Dans ce contexte, tous les crédits carbone ne se valent pas, et il devient essentiel de savoir les comparer pour faire des choix pertinents et responsables.

Qu’est ce qu’un crédit carbone ?

Le marché carbone volontaire repose sur des méthodologies spécifiques adaptées à chaque type de projet, elles-mêmes encadrées par des standards de certification. Chaque projet vise à réduire ou séquestrer des émissions de gaz à effet de serre (GES), un crédit carbone correspondant à une tonne de CO₂ (ou équivalent) évitée ou retirée de l’atmosphère. Toutefois, la qualité, l’impact et la fiabilité de ces crédits peuvent fortement varier. Il est donc essentiel de savoir les différencier.

Voici quelques éléments pour mieux comprendre les types de crédits carbone disponibles.

Évitement ou séquestration carbone : deux impacts différents mais complémentaires selon les crédits

On distingue deux grandes familles de crédits carbone selon leur mode d’action climatique :

  • Crédits d’évitement :

    Ils visent à éviter l’émission d’une tonne de CO₂ qui aurait eu lieu sans le projet. Cela inclut par exemple la protection et conservation de forêts menacées, la distribution de foyers de cuisson améliorés ou encore la promotion des énergies renouvelables dans les pays en développement.

  • Crédits de séquestration

    Ils permettent de retirer du CO₂ déjà présent dans l’atmosphère, grâce à des solutions fondées sur la nature (reboisement, agroforesterie) ou des technologies plus avancées (capture directe du carbone).

L’évitement a un impact immédiat, mais parfois moins durable, tandis que la séquestration offre des bénéfices plus stables mais plus lents à produire. Certains projets, comme ceux d’agriculture régénératrice, peuvent combiner les deux approches.

Typologies de projets carbone : projets fondés sur la nature, communautaires ou technologiques 

Au-delà de l’impact climatique, les crédits se différencient selon la typologie de projet qui les génère :

  • Solutions fondées sur la nature (Nature-based solutions - NbS en anglais) 

    Ils regroupent les projets de préservation et conservation de forêts (REDD+), de gestion forestière améliorée, de boisement/reboisement et revégétation, de conservation de mangroves, d’herbiers marins et marais ou ou bien encore d’agroforesterie et d’agriculture régénératrice. Ils utilisent la nature et les puits de carbone comme solution aux enjeux climatiques actuels, en combinant action humaine modérée et bénéfices offerts par la nature. Ils combinent atténuation du changement climatique, préservation de la biodiversité, gestion de l’eau, et bénéfices pour les communautés locales.

  • Projets communautaires

    Ils regroupent les projets dont le but est d’impacter positivement les communautés ou les ménages d’une certaine zone géographique en pourvoyant des solutions à co-bénéfices sociaux et environnementaux forts, allant au-delà du simple impact carbone. Ils visent un double impact social et environnemental, avec une forte dimension locale. Nous pouvons notamment penser à la distribution de foyers de cuisson améliorés, de solutions d’accès à l’eau potable, d’électrification rurale ou d’efficacité énergétique et de changement de combustibles.

  • Projets hybrides et technologiques :

    Le champ de ces projets est assez large, regroupant des technologies de pointe et des approches circulaires. Il permet de résoudre des thématiques comme la mise en place de pratiques circulaires, la gestion des déchets, le déploiement d’énergies renouvelables, la méthanisation, la génération de biochar ou la capture directe dans l’air du carbone et son stockage dans les formations géologiques. Ces projets sont souvent plus coûteux et complexes, mais apportent des solutions à grande échelle. Ils peuvent toutefois rencontrer des défis d’industrialisation et de déploiement.

Chaque type de projet présente des caractéristiques spécifiques en termes de coûts, de permanence, de risques et de co-bénéfices. L’essentiel, étant d’avoir une approche de contribution climatique cohérente et d’essayer de construire un portefeuille de crédits carbone dont l’impact est varié grâce à une combinaison de différentes typologies de projets. Le plus important restant de s’assurer de la qualité des crédits sélectionnés.

Comment s'assurer de la qualité d’un crédit carbone ?

Un crédit de qualité est un crédit dont la tonne de CO₂ est réellement évitée ou séquestrée, et qui répond à des critères précis :


  • Mesurabilité : les réductions d’émissions doivent être calculées selon des méthodologies robustes et des estimations conservatrices.

  • Vérifiabilité : l’impact associé au crédit doit être réel et les résultats doivent être validés par un auditeur tiers indépendant.

  • Permanence : les bénéfices et impacts climatiques doivent durer dans le temps le carbone évité ou stocké ne doit pas être réémis à court ou moyen terme.

  • Additionnalité : l’impact positif associé au projet n’aurait pas vu le jour sans les mécanismes de financement carbone.

  • Traçabilité : chaque crédit est enregistré avec un numéro de série unique dans un registre public.

Certains crédits vont au-delà de ces exigences minimales et intègrent des co-bénéfices : impacts positifs sur la biodiversité, la santé, les revenus locaux, etc. Ils répondent souvent à plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

Les crédits les plus qualitatifs peuvent être labellisés Core Carbon Principles (CCP), un label émis par l’Integrity Council for the Voluntary Carbon Market (ICVCM), garantissant leur conformité aux plus hauts standards internationaux.

Les standards jouent donc un rôle crucial dans la distinction des différents crédits. 

Quels standards et labels carbone pour acheter des crédits carbone fiables en 2025?

Les principaux standards certifiant des crédits carbone

Gold Standard :

Créé en 2003 par le WWF met l'accent sur les projets à fort impact social et environnemental. Les projets concernent principalement les projets fondés sur la nature, (préservation, boisement, reboisement), ou communautaires (foyers de cuisson améliorés, accès à l’eau potable…), efficacité énergétique ou d’énergies renouvelables. Ce standard se distingue par une exigence forte en termes de co-bénéfices. Il propose des crédits parfois plus chers que d'autres standards, mais assure une traçabilité et une transparence exemplaires. 

Verified Carbon Standard (VCS) :

Le VCS est géré par l'organisation Verra. C'est l'un des standards les plus utilisés au monde, avec un large éventail de projets couvrant quasiment toutes les typologies. Les coûts varient fortement selon le type de projet. VCS a essuyé quelques controverses sur certaines méthodologies, mais reste une référence. Pour enrichir les projets, Verra a proposé le SD VISta (Sustainable Development Verified Impact Standard) pour certifier en complément du VCS les co-bénéfices sociaux et environnementaux (au-delà du carbone). De la même manière, un standard additionnel CCB Standards (Climate, Community & Biodiversity) est particulièrement utilisé pour les projets forestiers et garantit une prise en compte équilibrée du climat, des communautés et de la biodiversité.


Les labels et tags additionnels permettent aux acheteurs de mieux cibler leurs priorités : biodiversité, co-bénéfices sociaux, innovation technologique, etc.


D’autres standards existent comme Plan Vivo, centré sur les projets à petite échelle portés par des communautés rurales, notamment en agroforesterie, ou ACR, CAR qui s'adressent à des projets ou régions spécifiques, et enfin Puro, Isometric ou encore Rainbow qui s’orientent vers des projets plus technologiques ou d’économie circulaire. 

Quel est le prix des crédits carbone en 2025 ?

Sur le marché carbone volontaire, le prix d'un crédit carbone est fixé par la loi de l’offre et la demande, mais il varie aussi en fonction de la typologie du projet et des coûts d’implémentation associés, de la localisation, (coûts de main-d'œuvre, infrastructures), du standard utilisé pour la certification et des co-bénéfices, conduisant à un prix premium. 

Entre 2020 et 2024, les prix ont fluctué : une forte hausse jusqu’en 2022, suivie d’un recul lié à des critiques sur la transparence et la qualité de certains crédits. Les projections pour 2025 anticipent une reprise des prix, surtout pour les crédits premium.

Quels crédits carbone acheter ? Analyse comparative des options

Comparer les crédits carbone permet de différencier leur impact, leur nature et leur coût. Les crédits d’évitement réduisent rapidement les émissions mais avec un effet parfois moins durable, tandis que les crédits de séquestration offrent une action plus stable mais progressive.

Les projets fondés sur la nature génèrent généralement de grands volumes de crédits avec de nombreux co-bénéfices, mais présentent un risque élevé de non-permanence ; dans le catalogue ClimateSeed leur prix varie entre 4 et 100 euros pour l’évitement et entre 15 et 100 euros pour la séquestration.

Les crédits communautaires, eux aussi émis en volume important et riches en co-bénéfices sociaux et de biodiversité, sont souvent ex-post et accessibles, avec des prix bas (5 à 15 euros).

Les projets technologiques comme les énergies renouvelables nécessitent un investissement initial élevé mais peu de coûts de maintenance ; ils offrent des crédits fiables, à faible risque de non-permanence, parmi les moins chers du marché (2 à 10 euros). À l’inverse, les projets hybrides ou technologiques de séquestration produisent peu de crédits, avec des co-bénéfices plus limités mais une permanence forte. Leur prix est en revanche beaucoup plus élevé : de 100 à 600 euros pour les hybrides et de 100 à plus de 1000 euros pour les projets technologiques.

Pourquoi diversifier ses crédits carbone avec une approche portefeuille ?

Pour résumer, les crédits carbone disponibles sur le marché sont très diversifiés. Pour maximiser son impact climatique tout en limitant les risques, l’approche portefeuille est recommandée.

L’idéal est de s’assurer de la qualité des crédits sélectionnés, souvent grâce à des acteurs de référence du marché, de diversifier les typologies de projets pour un impact équilibré, et de se faire accompagner par des experts pour construire une stratégie de contribution carbone cohérente, crédible et porteuse de sens.

Chez ClimateSeed, nous accompagnons nos clients dans la création de portefeuille de projets carbone adapté à leurs besoin et à leurs enjeux. 

N"hésitez pas à nous contacter pour découvrir notre approche. 

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