Depuis 2000, le CDP propose aux entreprises un cadre de reporting environnemental standardisé qui leur permet de démontrer la maturité de leur stratégie environnementale. La réponse au questionnaire CDP s’est largement répandue : en 2024, plus de 22 000 entreprises y ont répondu. Les réponses fournies par les entreprises et les notes attribuées par le CDP permettent aujourd’hui d’informer l’ensemble des parties prenantes (investisseurs, clients etc.) de la prise en compte des enjeux environnementaux dans la stratégie des entreprises.
L’objectif principal du questionnaire CDP est de promouvoir la transparence des entreprises sur leur performance environnementale, et ainsi renforcer leur responsabilité sur ces sujets.
En particulier, la structure du questionnaire demande aux entreprises répondantes d’expliquer :
Par sa structure, le questionnaire CDP permet de rendre compte de la manière dont la thématique climat est prise en compte dans son ensemble par l’entreprise. La structure est notamment alignée avec les recommandations de la TCFD (Task Force on Climate-Related Financial Disclosures), qui ont également été reprises dans la structure de la section climat prévue par la CSRD.
La publication de leurs informations climatiques par les entreprises, et l’attention qui y est portée par l’ensemble de leurs parties prenantes, permet également de stimuler l’action climatiques des entreprises et la promotion de pratiques durables.
Le questionnaire CDP commence avec deux sections portant sur l’identification et la gestion des risques et opportunités liés au changement climatique.
La section suivante du questionnaire s’intéresse à la gouvernance des sujets climat au sein de l’entreprise. Elle porte principalement à la prise en compte de la thématique climat par le Conseil d’Administration de l’entreprise, ainsi que par son management (en particulier Comité Exécutif).
Le CDP attend qu’au moins une personne au sein du Conseil d’Administration, et du management soient en charge de la thématique climat, ainsi que l’entreprise puisse expliquer leurs responsabilités respectives (revue ou gestion des risques climatiques, définition ou suivi d’objectifs, définition ou supervision d’une stratégie climat etc.). Certaines questions portent également sur les incitations financières mises en place pour le management de l’entreprise liées à la thématique climat, ainsi que les indicateurs et objectifs dont dépendent ces incitations.
Le questionnaire CDP demande également la publication du bilan de gaz à effet de serre de l’entreprise. Ces données doivent être calculées et publiées selon le format GHG Protocol, c’est-à-dire séparées entre les Scopes 1, 2 et 3, et selon les 15 catégories du Scope 3. Cela peut nécessiter un ajustement du calcul de leur bilan carbone pour les entreprises qui utilisent la méthodologie BEGES.
Le CDP exige également que les émissions de l’entreprise aient été calculées sur l’ensemble de son périmètre organisationnel et temporel, ainsi que sur l’ensemble des postes d’émissions. Les éventuelles exclusions doivent être justifiées de façon robuste. Cela concerne particulièrement les catégories du Scope 3. L’absence de données ou la non-significativité d’une catégorie doit être justifiée par des éléments quantifiés.
Enfin, le CDP valorise la vérification des données du bilan carbone par un organisme tiers. Cette vérification fait notamment partie des critères nécessaires pour qu’une entreprise obtienne la note A. La vérification doit porter sur l’ensemble du Scope 1, du Scope 2 et au moins une des catégories du Scope 3. Pour les entreprises qui ne sont pas déjà soumises à une obligation d’audit (par exemple de leur rapport de durabilité), il est donc important de prévoir une vérification externe du calcul de son bilan carbone.
Enfin, une part importante du CDP porte sur la stratégie développée et mise en œuvre par l’entreprise sur le sujet climatiques, ainsi que les objectifs définis.
Cette section porte tout d’abord sur la manière dont l’entreprise a utilisé les scénarios climatiques dans le cadre de sa stratégie climat, ainsi que la manière dont les risques et opportunités identifiés influencent sa stratégie et planification financière. Ces questions permettent de faire un lien clair entre les risques climatiques identifiés et leur prise en compte concrète par l’entreprise dans son fonctionnement.
Les questions suivantes portent sur la stratégie climat de l’entreprise, et en particulier son plan de transition. Celui-ci doit être aligné avec une température de 1.5°C, être disponible publiquement, être supervisé par le Conseil d’administration, et faire l’objet de retours de la part des actionnaires (par vote lors des assemblées générales par exemple). Les entreprises répondantes doivent également détailler comment elles embarquent l’ensemble de leurs parties prenantes sur la thématique climatique, notamment leurs fournisseurs, investisseurs et clients, qu’il s’agisse de collecte d’informations, de formation, ou des critères de sélection mis en place pour choisir des fournisseurs par exemple.
Enfin, le questionnaire CDP comporte une section sur les objectifs climat de l’entreprise. L’entreprise doit avoir au minimum un objectif défini à moyen-terme, portant au moins sur les Scopes 1 et 2, et qui soit validé par SBTi ou aligné avec une température de 1.5°C. Des objectifs sur le Scope 3, ainsi que sur des horizons long-terme, conformément au Net Zero Standard de SBTi sont aussi largement valorisés. Enfin, il est attendu que l’entreprise puisse démontrer une diminution de ses émissions conformément au pourcentage de réduction annuel attendu.
En conformité avec son engagement de transparence, le CDP fournit aux répondants de nombreuses ressources afin de comprendre comment bien répondre au questionnaire, et atteindre le meilleur score possible.
Les ressources-clé fournies par le CDP comprennent tout d’abord un guide de réponse détaillé au questionnaire. Ce document présente pour chacune des questions une explication de la réponse attendue, ainsi que la liste des options disponibles et leur définition. Le CDP fournit également un guide complet sur la méthode de notation, qui présente pour chaque question les critères d’attribution de points. Ces éléments sont également repris dans la plateforme de réponse. Ainsi, le répondant a directement accès à l'ensemble des informations nécessaires pour comprendre comment répondre au mieux, et combien de points lui seront attribués.
Il est fondamental pour une entreprise de connaître ces documents, et de s’y référer tout au long de la phase de réponse au questionnaire, d’autant plus en cas d’une première réponse au questionnaire. Cela permettra notamment au fur et à mesure de la réponse d’identifier les questions sur lesquelles l’entreprise n’atteindra pas le maximum de points.
Pour s’assurer également d’atteindre le meilleur score possible à sa réponse CDP, il est également nécessaire pour une entreprise de bien comprendre la méthode de notation du questionnaire.
Pour commencer, il est important de comprendre que le questionnaire CDP est noté selon 4 niveaux de performance consécutifs :
La réponse de l’entreprise est notée selon chacun de ses 4 niveaux, et la note finale est accordée comme décrit dans le tableau suivant :
Cette méthode de notation est également utilisée pour chaque question individuellement, c’est-à-dire que pour une question donnée, sa réponse donnera un certain nombre de points de Disclosure, d’Awareness, de Management et de Leadership à l’entreprise.
Pour la majorité des réponses, les points de chacune des catégories sont alloués en fonction du score de la catégorie précédente : c’est-à-dire que si la réponse n’obtient pas tous les points en Disclosure, elle ne pourra pas obtenir de points en Awareness, Management et Leadership.
Il est ainsi fondamental de s’assurer pour une question de tous les critères d’attribution de points pour chacune des catégories, et pas seulement des critères de Leadership par exemple. Cela est particulièrement le cas pour la catégorie Disclosure qui exige que l’entreprise remplisse l’ensemble des éléments demandés pour chacune des réponses. Il faut alors bien s’assurer de ne pas laisser d’éléments vides qui pourraient lourdement pénaliser la note finale.
Il faut aussi noter pour les scores Management et Leadership que les différentes sections du questionnaire se voient attribuer des poids différents pour le calcul du score final de ces catégories. Ainsi, il sera clé pour l’entreprise de s’assurer particulièrement des points accordés ou au contraire manquants des questions dans les sections les plus lourdement notées.
Il est important également de comprendre comment chaque question est notée, en particulier lorsqu’elle propose plusieurs lignes de réponses, par exemple pour les risques et opportunités. Il est nécessaire en particulier de comprendre si la meilleure ligne est notée, ou si une moyenne de l’ensemble des lignes est faite, et ainsi de s’assurer que la ligne choisie pour la notation respectera au maximum les critères définis.
Enfin, la méthodologie de notation du CDP intègre, en plus du calcul des scores pour chacun des 4 niveaux de performance, des “Essential criteria” qui doivent être respectés dans leur intégralité pour que la note soit accordée. Ces critères sont définis sur les niveaux Awareness, Management et Leadership, et portent sur certaines questions stratégiques du questionnaire. Il est essentiel de s’assurer de leur respect, car si l’un de ces critères n’est pas respecté, la note de l’entreprise se verra dévaluée. Une entreprise qui atteindrait par exemple la note B doit s’assurer que l’ensemble des critères Awareness et Management est bien respecté pour valider cette note.
Une fois que l’ensemble de sa réponse a été préparé, il est possible pour une entreprise d’évaluer son score prévisionnel en utilisant la méthodologie de notation fournie par le CDP.
Pour cela, l’entreprise doit reprendre l’ensemble de ses réponses et évaluer pour chacune les points obtenus sur les 4 catégories : Disclosure, Awareness, Management et Leadership.
Cette revue complète permettra à l’entreprise d’évaluer son score sur chacune de ces 4 dimensions, et ainsi de pouvoir estimer le score qui devrait être attribué par le CDP. Cela permet également d’identifier toutes les questions qui présentent des points manquants, afin de pouvoir définir des axes d’amélioration du score pour l’année suivante (par exemple en définissant des critères de sélection environnementaux auprès de ses fournisseurs, en mettant en place une vérification externe de son bilan carbone etc.).
Enfin pour finaliser la revue de la réponse, il est important de vérifier que tous les critères essentiels de son score sont respectés : pour une entreprise atteignant un score B, il faut vérifier que la totalité des critères essentiels Awareness et Management sont respectés.
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