Face à l'urgence climatique, atteindre les objectifs fixés par l'Accord de Paris nécessite deux approches complémentaires : la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la séquestration de carbone via les "puits de carbone" tels que les forêts, les sols et les océans.
Pour chaque organisation, la première étape à réaliser pour réduire efficacement ses émissions consiste à réaliser un bilan carbone complet (scopes 1, 2, 3), afin de mesurer précisément leurs émissions de gaz à effet de serre pour mieux les réduire.
Les organisations peuvent également jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique en finançant des projets environnementaux qui évitent ou séquestrent le carbone (puits de carbone). Ces initiatives permettent de réduire les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et contribuent de manière significative à la neutralité carbone collective. Le financement de ces projets peut être réalisé par l'achat de crédits carbone.
Bien que souvent perçus comme abstraits, les crédits carbone sont un mécanisme clé pour soutenir la réduction des GES à l'échelle mondiale. Toutefois, le GIEC rappelle qu'ils doivent être associés à des actions directes, comme la réduction de l'empreinte carbone au sein des chaînes de valeur. Cet article explore leur origine, leur fonctionnement et leur place dans une stratégie globale de neutralité carbone.
Les crédits carbone trouvent leur origine dans le Protocole de Kyoto, un accord historique signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, qui a marqué une étape cruciale dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Ce traité international engage 192 pays à respecter des objectifs spécifiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique.
L'une des innovations majeures du Protocole de Kyoto a été l'introduction du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Ce mécanisme permettait aux pays industrialisés, soumis à des obligations strictes de réduction des émissions, de financer des projets de réduction des GES dans les pays en développement. En échange, ces pays industrialisés recevaient des crédits carbone qu'ils pouvaient utiliser pour atteindre leurs propres objectifs de réduction, créant ainsi un marché international du carbone.
L'objectif des crédits carbone était de créer un mécanisme flexible et économiquement viable pour réduire les émissions à l'échelle mondiale, tout en favorisant le transfert de technologies propres et le soutien aux pays en développement dans leur transition vers une économie décarbonée. Plutôt que d'imposer des réductions uniformes, ce système permettait aux pays et aux entreprises de trouver des solutions adaptées à leur contexte pour réduire leurs émissions, que ce soit en investissant dans des technologies propres ou en soutenant des projets environnementaux à l'étranger.
Depuis, les crédits carbone sont devenus un élément central dans la lutte contre le réchauffement climatique. L'Accord de Paris, adopté en 2015 lors de la COP 21, a élargi leur usage en intégrant toutes les nations dans un effort commun pour réduire les émissions. Aujourd'hui, les crédits carbone jouent toujours un rôle crucial pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
Un crédit carbone est une unité de mesure qui représente une tonne métrique de CO₂ (tCO2e) ou l'équivalent d'un autre gaz à effet de serre (GES) qui n'a pas été émis dans l'atmosphère ou qui a été capturé et stocké de manière permanente. Cette unité tient compte non seulement du CO₂, mais également d'autres gaz à effet de serre, qui sont convertis en une quantité équivalente de CO₂ en fonction de leur potentiel de réchauffement global (PRG). Par exemple, une tonne de méthane, qui a un PRG de 28, équivaut à 28 tonnes de CO2, ce qui illustre comment les différents gaz sont pris en compte dans le calcul des crédits carbone.
Ce mécanisme permet de quantifier les réductions de GES réalisées par des projets spécifiques, historiquement situés dans des régions où ces réductions sont particulièrement nécessaires ou efficaces. Les crédits carbone sont sérialisés, émis, suivis et retirés via des registres électroniques, garantissant ainsi leur traçabilité et leur intégrité.
Ces crédits sont ainsi générés par des projets certifiés selon des standards internationaux reconnus, tels que le Verified Carbon Standard (VCS) ou le Gold Standard. Pour qu'un projet génère des crédits carbone, il doit démontrer son additionnalité, c'est-à-dire que les réductions d'émissions n'auraient pas eu lieu sans le financement issu des crédits carbone.
Les crédits carbone se divisent en deux grandes catégories :
ClimateSeed se concentre sur ce second type de crédits, en veillant à ce que les projets sélectionnés soient certifiés selon des standards reconnus et génèrent des co-bénéfices socio-économiques et environnementaux, alignés sur les Objectifs de Développement Durable de l'ONU.
En outre, les crédits carbone volontaires peuvent être classés en fonction de leur temporalité :
Les crédits carbone peuvent être générés par deux principaux types de projets :
Les principales typologies de projets incluent l'agriculture, la gestion des forêts et des sols, les énergies renouvelables, et bien d'autres. Ces projets contribuent à éviter ou à séquestrer des émissions, permettant aux entreprises de compenser une partie de leur empreinte carbone. Nous vous invitons à découvrir notre article dédié pour découvrir les différentes typologies de projets.
Il est toutefois essentiel de rappeler que les crédits carbone doivent être utilisés comme un complément à une stratégie de décarbonation ambitieuse, qui repose sur trois piliers : Mesurer, Réduire, Contribuer.
Pour garantir une réelle efficacité climatique et éviter toute accusation de greenwashing, il est essentiel pour les organisations de mesurer et de réduire au maximum leurs émissions tout au long de leur chaîne de valeur et d'établir un plan de réduction solide pour poursuivre cet objectif sur le long terme. Parallèlement, elles peuvent contribuer volontairement à la neutralité carbone collective (au-delà de cette chaîne) par l'achat de crédits carbone, afin de contribuer efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique.
Aujourd'hui, le prix du carbone varie considérablement à travers le monde, allant de 3€ à 300€, en fonction du type de projet et de sa localisation. Ce prix ne reflète pas seulement la capacité du projet à réduire les émissions de CO2, mais aussi une série de services écosystémiques supplémentaires, tels que la protection de la biodiversité, les avantages sociaux, et la contribution aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.
La valeur des crédits carbone est influencée à la fois par les caractéristiques internes des projets et par l'environnement externe dans lequel ils opèrent (voir schéma ci-dessous). Cette variabilité peut s'expliquer par de nombreux facteurs, et, étant donné leur nature intangible sur un marché dynamique, les prix sont souvent considérés comme reflétant une valeur estimée susceptible d’évoluer au fil du temps.
Les crédits carbone doivent être certifiés selon des standards rigoureux pour garantir leur fiabilité et leur impact réel. Parmi les plus reconnus à l'international, on retrouve le Gold Standard, VCS, Plan Vivo, Climate Action Reserve, ACR et en France, le Label Bas Carbone. Ces certifications assurent que les crédits émis représentent des réductions d'émissions réelles, mesurables et additionnelles.
Dans un marché des crédits carbone où la crédibilité est primordiale, ces certifications jouent un rôle clé pour garantir que chaque crédit acheté correspond à une action environnementale concrète et vérifiable.
Les standards de certification définissent les critères que les projets doivent respecter pour être éligibles à l'émission de crédits carbone. Ils incluent des exigences sur la manière de mesurer et de vérifier les réductions d'émissions, ainsi que des contrôles pour s'assurer que les projets sont additionnels et qu'ils ne causeront pas de dommages environnementaux ou sociaux. En adhérant à ces standards, les projets gagnent en transparence et en confiance auprès des investisseurs et des acheteurs de crédits.
Découvrez notre article dédié pour découvrir les principaux standards (has to be created).
Chez ClimateSeed, nous allons au-delà des exigences des standards afin d'assurer une intégrité et une qualité supérieure. En effet, nous nous engageons dans la recherche de projets de première qualité en effectuant une analyse approfondie des risques et en appliquant un processus de vérification rigoureux à trois niveaux. Tous les projets sélectionnés présentent des co-bénéfices importants, notamment en étant alignés avec les Objectifs de Développement Durable (ODD).
De plus, nous proposons la création de portefeuilles de projets, permettant l'acquisition de crédits carbone de haute qualité, que ce soit par des achats ponctuels, des accords pluriannuels ou le financement de projets en phase initiale et nous proposons un accompagnement personnalisé pour aider les entreprises à bâtir leur portefeuille d'impact et à définir une stratégie efficace sur le marché volontaire du carbone (MVC).
Pour renforcer la transparence, notre plateforme de contribution de ClimateSeed donne accès à un portefeuille détaillé de projets, et permet une gestion simplifiée des crédits carbone, incluant le suivi des retraits, la délivrance de certificats, et des conseils pour maximiser l'impact et éviter le greenwashing. Un tableau de bord intuitif offre une vue claire sur l'historique des transactions, avec des transactions sécurisées, soutenues par un fournisseur de services de paiement enregistré. Enfin, la consolidation des documents liés aux achats de crédits carbone en un seul endroit simplifie la gestion des opérations.
Nous adoptons un modèle d'affaires transparent, avec une structure de frais fixe de 15%, garantissant ainsi une tarification claire et équitable tout au long du processus.
L’intégration des crédits carbone dans une stratégie RSE doit impérativement s'inscrire dans une démarche globale de réduction des émissions internes. Pour être crédible, une stratégie de contribution carbone doit être associée à une démarche plus large d'optimisation énergétique, de transformation des processus, et de réduction effective de l'empreinte carbone au sein de sa chaîne de valeur. En choisissant des projets certifiés et en s’appuyant sur des partenaires comme ClimateSeed, les organisations renforcent la crédibilité et l'impact de leurs initiatives climatiques tout en apportant une contribution significative à la neutralité carbone collective.
Les crédits carbone constituent un outil précieux dans la lutte contre le changement climatique, mais ils ne peuvent pas se substituer à des actions concrètes de réduction des émissions. En les intégrant de manière cohérente et stratégique au sein d'une politique RSE ambitieuse, les entreprises peuvent participer activement à la transition vers une économie bas-carbone tout en répondant aux attentes de plus en plus élevées des parties prenantes en matière de responsabilité sociale et environnementale. Avec des partenaires comme ClimateSeed, il est possible d’allier efficacité climatique et contribution aux objectifs de développement durable, en soutenant des projets à fort impact tout en garantissant une transparence et une rigueur exemplaires dans l’utilisation des crédits carbone.
Sources :
- UNFCCC, "What is the Kyoto Protocol?"
- Gold Standard, "How the Gold Standard Works,"
- World Bank, "State and Trends of Carbon Pricing 2020"
- Net-Zero Initiative
- Global Climate Initiatives
- UNFCCC, Accords de Paris, 2015
- UNFCCC, Mécanisme de Développement Propre