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Comment agir pour préserver l’océan en tant qu’entreprise ?

Rédigé par ClimateSeed | 30 mai 2025 15:40:08

5 actions concrètes que les entreprises peuvent mettre en œuvre pour aider à préserver les océans et leurs écosystèmes

Alors que l’Océan couvre 71 % de la surface de notre planète, il reste encore largement sous-estimé dans les politiques de transition écologique. Pourtant, en France comme à l’échelle mondiale, la prise de conscience s’accélère autour de la préservation de l’Océan. Essentiel à la vie sur notre planète, l’Océan génère une grande partie de l’oxygène que nous respirons, régule le climat et absorbe une part significative du CO₂ émis dans l’atmosphère. 

En 2025, la Mer et les Océans sont remis au cœur des priorités grâce à plusieurs temps forts majeurs. L’Année de la Mer 2025, officiellement lancée, propose des événements dans tout le pays pour mobiliser la société civile. Les 30 et 31 mars, Paris a accueilli SOS Océan, un événement international réunissant scientifiques, ONG et décideurs. Et du 9 au 13 juin, la ville de Nice accueillera la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC-3), coorganisée par la France et le Costa Rica.

À l’occasion de SOS Océan, le Président de la République a présenté huit priorités françaises pour la protection de l’Océan. Ces engagements impliquent chacun d’entre nous, et en particulier les entreprises, dont l’impact et le rôle dans cette transformation sont déterminants.

Parmi les mesures, nous retrouvons: la protection de 30 % de l’Océan d’ici 2030 (avec 12–15 % de protection dès 2025), la fin de la pollution plastique, la promotion de la pêche durable, la décarbonation du transport maritime, le soutien des territoires côtiers vulnérables, le financement d’une économie bleue durable, l’entrée en vigueur du Traité sur la haute mer et le soutien à la science et à la recherche, pour fonder nos actions sur des données fiables et solides. 

Nous nous focaliserons dans cet article sur 5 actions concrètes que les entreprises peuvent d’ores et déjà engager. 

  1. Réduire les déchets plastiques
  2. Décarboner le secteur maritime ou la chaîne d’approvisionnement de votre entreprise
  3. Soutenir des projets de carbone bleu (comme la restauration des mangroves et des herbiers marins)
  4. Contribuer à la préservation de la biodiversité en achetant des crédits biodiversité dédiés
  5. Agir localement et mobiliser vos équipes

Pour en savoir plus sur le rôle des mangroves, consultez notre article.

La réduction des déchets plastiques

Chaque année, 460 millions de tonnes de déchets plastiques sont produits et polluent l’ensemble des milieux, à la fois terrestres et maritimes avec une part importante de ces déchets qui finit par atteindre les océans. 15 tonnes de plastiques (l’équivalent d’un camion) sont ainsi rejetées chaque minute dans l’Océan, où les débris de plastiques constituent 85% des matériaux polluants. En effet, 81% des produits fabriqués en plastique finissent en déchet en moins d'un an aujourd’hui dans le monde. 9% sont recyclés, 20% incinérés, 50% terminent dans des décharges et plus de 20% sont abandonnés dans la nature. 

Il est donc urgent que les entreprises agissent. Elles peuvent par exemple commencer par : 

Remplacer les plastiques à usage unique par des alternatives durables, comme des matériaux biodégradables ou compostables (tels que du papier recyclé, des bioplastiques à base de plantes, du bambou ou du carton). Ces matériaux se décomposent plus facilement dans l'environnement et ne contribuent pas à l'accumulation de plastique dans les océans. 
Les entreprises peuvent également, promouvoir des produits réutilisables en encourageant l’utilisation de contenants réutilisables (tels que des gourdes, des tote bag en tissu, des boîtes alimentaires ou des pailles en inox) pour réduire les plastiques à usage unique. 

Enfin, elles peuvent contribuer à l’achat ou à la génération de crédits plastiques. À l’image des crédits carbone, les crédits plastiques sont un mécanisme basé sur le marché carbone visant à encourager et à suivre la réduction et le retrait des déchets plastiques de l’environnement. 1 crédit = 1 tonne de plastique collectée ou recyclée, selon le type de crédit. Il existe 2 types de crédits plastiques certifiés : les crédits de collecte des déchets plastiques (WCC – Waste Collection Credits), permettant de revendiquer la collecte d’une tonne de déchets plastiques et les crédits de recyclage des déchets plastiques (WRC – Waste Recycling Credits) permettant de certifier le recyclage vérifié d’une tonne de plastique.

Décarboner la filière maritime ou la chaîne d’approvisionnement de son entreprise

D’après l’Organisation maritime internationale (OMI), le transport maritime représente au niveau mondial près de 3% des émissions de gaz à effet de serre. En lien avec l’ojectif de décarbonation du secteur maritime, la feuille de route de décarbonation de la filière maritime répond à l’article 301 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 et constitue la feuille de route des acteurs de la filière du maritime pour décarboner leur activité grâce à des actions telles que le développement de navires zéro émission, la mise en place des mesures de sobriété sur la flotte en service, la production et la distribution d’énergies décarbonée pour le maritime, la décarbonation des ports et leur transformation en hubs énergétiques... Une trajectoire de mesure et réductionn, basée sur la science avec l’établissement d’objectifs courts et longs terme est donc indispensable à mettre en place par les entreprises

Cette réduction peut se mettre en place en agissant directement sur sa chaîne de valeur, notamment en 

  • Limiter l’exploitation d’espèces marines et la destruction des écosystèmes, en développant des alternatives comme des cosmétiques sans huiles de poisson (ex. : Typology) ou des crèmes solaires respectueuses des récifs, à l’image de La Rosée, sans substances nocives comme l’oxybenzone ou l’octinoxate.

  • Favoriser des fournisseurs engagés dans un commerce durable et des pratiques de pêche responsables, certifiés par des labels de confiance comme FSC, Fair Trade, Ecocert ou ISO 14001.

  • Réduire l’empreinte logistique, via des modes de transport bas carbone (ex. : cargo à voile WindCoop) ou en optimisant les itinéraires et le remplissage des cargaisons.

    Pour en savoir plus sur les politiques et initiatives de conservation du carbone bleu, consultez notre article dédié.

Contribuer au soutien de projets de carbone bleu (mangrove, herbiers marins…) 

En parallèle de ces actions, les entreprises peuvent également agir au-delà de leur chaîne de valeur en contribuant des projets carbone, en particulier des initiatives de carbone bleu. La contribution carbone constitue un levier d’action complémentaire, et le soutien à des projets de carbone bleu peut s’avérer particulièrement efficace pour préserver l’océan. Découvrez ici un aperçu de plusieurs projets de restauration de mangroves que nous avons récemment visités au Mexique.

L’Océan absorbe près de 30 % du CO₂ émis par les activités humaines, ce qui en fait un puissant puits de carbone. Mais le réchauffement climatique et l’augmentation des émissions le rendent plus chaud, plus acide (30 % d’acidité en plus en 250 ans) et donc moins capable d’absorber ce CO₂. Cette acidification fragilise les écosystèmes marins, avec des impacts directs sur la biodiversité et les populations côtières. Restaurer ce puits de carbone naturel est donc essentiel. C’est ce que permettent les projets de mangroves et herbiers marins, capables de stocker jusqu’à 4 fois plus de carbone que les forêts terrestres.

Les mangroves jouent un rôle clé: elles séquestrent le carbone dans leurs racines et leurs sols, protègent les côtes des tempêtes, filtrent les polluants et servent d’abris à de nombreuses espèces marines. Leur restauration repose souvent sur l’implication des communautés locales.

ClimateSeed soutient le premier projet de carbone bleu certifié au Mexique, avec 700 hectares de mangroves conservées, contribuant à la préservation de la biodiversité et au développement de l’économie locale. Pour en savoir plus sur le lien entre carbone bleu et ODD, consultez notre article dédié.

Les herbiers marins séquestrent le carbone dans les sédiments et abritent une biodiversité exceptionnelle. Leur restauration renforce la résilience des écosystèmes marins.

À Venise, un projet soutenu par ClimateSeed combine aquaculture traditionnelle et gestion des eaux saumâtres pour stimuler la croissance des algues, réduire l’anoxie et augmenter la captation de CO₂.

Les herbiers marins, eux, captent le carbone dans les sédiments qu’ils stabilisent, tout en améliorant la qualité de l’eau et en soutenant de nombreuses espèces. Les herbiers marins abritent de nombreuses espèces, stabilisent les sédiments et filtrent les nutriments. Leur restauration favorise la biodiversité, la séquestration du carbone et la santé des écosystèmes marins.

En lagune nord de Venise, un projet proposé par ClimateSeed combine aquaculture traditionnelle et gestion de l’eau saumâtre (mélange d’eau douce et salée) pour stimuler la croissance d’algues, limiter l’anoxie (manque d’oxygène) et renforcer la séquestration de CO₂. 

Contribuer à la préservation de la biodiversité via l’achat de crédits dédié

Une entreprise peut également mettre la biodiversité, dans notre cas, la biodoversité marine au coeur de sa stratégie de contribution. 

En effet, de plus en plus de projets carbone adoptent une approche qui va “au-delà” du carbone et qui met en valeur les résultats du projet à travers d’autres indicateurs notamment sur la biodiversité. Si de nombreux projets carbone génèrent des co-bénéfices pour la biodiversité, en protégeant des habitats naturels ou en restaurant des écosystèmes, d’autres mécanismes vont plus loin en plaçant la biodiversité au centre même de leur action. C’est le cas des crédits biodiversité. Conçus spécifiquement pour préserver, restaurer et renforcer la diversité des espèces et des écosystèmes. 

Ils financent des projets dont l’objectif principal est la protection, restauration ou amélioration d’écosystèmes. Ils visent à quantifier les gains écologiques réels (ex. : espèces protégées, surface restaurée, connectivité des habitats), ce qui permet de mieux rendre compte de l’effet direct sur la nature. Un crédit biodiversité fonctionne sur le modèle des crédits carbone, mais n’est pas encore tout aussi répandu. Concernant la biodiversité marine, certains projets cherchent à développer des modèles de crédits biodiversité liés aux récifs coralliens, qui abritent 25 % de la biodiversité marine mais sont gravement menacés. Ils doivent être restaurés et protégés grâce à des projets inspirées des projets carbone mais adaptées à l’écologie marine.

Agir localement et mobiliser vos équipes

Enfin, pour qu’un engagement environnemental effectué par une entreprise soit réellement porteur de changement, il doit vivre à tous les niveaux de l’organisation et en particulier sur le terrain. 

En parallèle de transformations stratégiques, l’action locale et la mobilisation des collaborateurs jouent aussi un rôle fondamental. Organiser des campagnes de sensibilisation à la préservation de l’Océan, proposer des ateliers pédagogiques ou encore accompagner des collectes de déchets en partenariat avec des associations engagées comme Surf Rider Foundation ou Clean My Calanques  permet de créer une culture commune et de renforcer le lien entre les équipes et les enjeux environnementaux.

Intégrer la préservation de l’Océan dans les politiques de mécénat ou de RSE permet de soutenir des acteurs de terrain déjà engagés, de donner du sens aux engagements de l’entreprise, et d’agir de manière plus systémique. Cela implique aussi de faire évoluer les relations avec les parties prenantes : impliquer ses clients, fournisseurs et partenaires dans une stratégie commune de transition. Enfin, communiquer de manière transparente sur ces actions permet de valoriser l’engagement de l’entreprise tout en embarquant l’ensemble de son écosystème dans une dynamique collective et positive.

Sources: