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Carbone bleu : politiques et initiatives de conservation

Rédigé par ClimateSeed | 14 juin 2024 09:17:16

Les écosystèmes à carbone bleu, tels que les mangroves, les herbiers marins, les macroalgues, les marécages, les tourbières et les marais intertidaux, jouent un rôle crucial dans la restauration des flux hydrologiques, la conservation de la biodiversité et l'aide aux pays pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Des études mondiales ont révélé que plus de 130 pays possèdent des écosystèmes à carbone bleu et, en 2018, près de 60 pays ont intégré ces écosystèmes dans leurs contributions déterminées au niveau national (Nationally Determined Contributions en Anglais ou NDC) pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cet article examine les accords internationaux, les politiques et les initiatives de conservation visant à protéger et à restaurer les écosystèmes à carbone bleu.

La convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)

Ces dernières années, les pays ont pris conscience de l'importance de la gestion durable des habitats côtiers et du rôle crucial qu'ils jouent dans l'atténuation du changement climatique. La CCNUCC inclut plusieurs points à l'ordre du jour, organismes et axes de travail relatifs au carbone bleu et à la protection des océans ainsi que des écosystèmes marins et côtiers. Les pays et les parties collaborent pour renforcer les mécanismes de la CCNUCC afin de promouvoir, conserver, coopérer et améliorer ces puits et réservoirs de carbone, garantissant ainsi l'intégrité environnementale de ceux non couverts par le Protocole de Montréal, tels que les océans et les écosystèmes marins et côtiers.

La convention sur la diversité biologique (CDB)

La Convention sur la diversité biologique (CDB) joue un rôle crucial en soutenant le travail de l'Assemblée générale des Nations unies concernant les zones marines protégées situées au-delà des juridictions nationales. Elle se concentre sur trois objectifs principaux, constituant ainsi l'instrument juridique international pour : « la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses composantes et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques ». Les trois niveaux de la biodiversité, à savoir les écosystèmes, les espèces et les ressources génétiques, sont ainsi couverts, favorisant l'utilisation durable des ressources de notre planète. La CDB a été ratifiée par 168 nations.

Lors de la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), tenue à Montréal (Canada) en 2022, la CDB a adopté le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal, qui remplace le plan de biodiversité 2011-2020 de la CDB. Ce cadre mondial sera mis en œuvre au cours des dix prochaines années. Les pays commenceront par actualiser leurs stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB) afin de s'aligner sur les nouveaux objectifs mondiaux, incluant « la conservation et la gestion efficaces d'au moins 30 % des terres, des zones côtières et des océans de la planète » d'ici 2030.

Pour plus d'informations sur les types de propriétés dans lesquelles se trouvent les mangroves, veuillez consulter notre article de blog

Convention de Ramsar sur les zones humides

La Convention de Ramsar sur les zones humides est un traité international de protection de l'environnement, signé en 1971 à Ramsar, en Iran, sous l'égide de l'UNESCO. Ce traité permet de protéger et de classer des sites de zones humides jugés d'importance internationale en tant que sites Ramsar. Il inclut diverses formes de zones humides telles que les lacs, rivières, marécages, marais, prairies humides, tourbières et mangroves.

La convention repose sur trois piliers principaux que les parties contractantes doivent respecter :

  1. Utilisation rationnelle : Promouvoir l'utilisation durable de toutes leurs zones humides.
  2. Désignation et gestion : Désigner des zones humides appropriées pour la Liste des zones humides d'importance internationale (la "liste de Ramsar") et assurer leur gestion efficace.
  3. Coopération internationale : Coopérer sur les zones humides transfrontalières, les systèmes de zones humides partagés et les espèces partagées.

En 2020, plus de 970 sites Ramsar marins et côtiers étaient recensés dans le monde, couvrant plus de 72,7 millions d'hectares.

Partenariat international pour le carbone bleu (IBPC)

L'IPBC est un réseau mondial regroupant des agences gouvernementales, des organisations non gouvernementales et intergouvernementales, ainsi que des institutions de recherche, toutes engagées dans la conservation des zones humides et des écosystèmes côtiers. Fondé lors de la 21e Conférence des Parties (COP21) à Paris en 2015, l'IPBC a rapidement grandi pour inclure plus de 50 membres.

Sa mission est de servir de forum ouvert où les membres peuvent partager des connaissances, établir des connexions et collaborer pour développer et mettre en œuvre des solutions concrètes. Ils profitent ainsi de l'expertise unique d'une communauté mondiale.

Les membres de l'IPBC s'unissent pour : 

1. Accroître les engagements internationaux en faveur de la protection des écosystèmes côtiers à carbone bleu.
2. Améliorer les politiques nationales pour la protection de ces écosystèmes.
3. Accélérer la mise en œuvre d'actions concrètes de protection et de restauration du carbone bleu sur le terrain.

L'objectif ultime de l'IPBC est de garantir que tous les écosystèmes côtiers à carbone bleu, tels que les mangroves, soient protégés, restaurés et gérés de manière durable.

Alliance Mondiale pour les Mangroves & "Initiative Mangrove Breakthrough"

La récente initiative de préservation des mangroves, lancée lors de la 27e Conférence des Parties (COP27) en Égypte en 2022, offre un cadre aux acteurs étatiques et non étatiques pour unir leurs efforts afin de sécuriser plus de 15 millions d'hectares de mangroves dans le monde d'ici 2030. Cette initiative met l'accent sur quatre objectifs principaux :

  1. Arrêter la disparition des mangroves.
  2. Restaurer la moitié des pertes récentes de mangroves.
  3. Doubler la protection des mangroves à l'échelle mondiale.
  4. Assurer un financement durable à long terme pour toutes les mangroves existantes.

Lors de la COP28, 50 gouvernements représentant plus de la moitié des mangroves mondiales, ainsi que 57 acteurs non étatiques, ont soutenu cette initiative. En approuvant cette initiative, ces acteurs s'engagent à restaurer les mangroves de manière juste et équitable.

En conclusion, les accords internationaux, les politiques et les initiatives de conservation mentionnés ci-dessus soulignent l'importance cruciale de protéger ces écosystèmes de carbone bleu, en raison de leur rôle essentiel dans la séquestration du carbone et la préservation de la biodiversité. Pour plus d'informations sur les initiatives et projets liés au carbone bleu, consultez notre page : Blue Carbon Projects ou contactez l'un de nos analystes projet.

N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez participer à l'un de ces projets ou si vous souhaitez obtenir plus d'informations. En achetant les crédits carbone produits par ces initiatives, vous soutenez la mise en œuvre d'efforts de restauration et de conservation tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés.

Sources :